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Centre de cardio pédiatrie André FESTOC : Grande première au Mali

Oui, c’est une première au Mali. En effet, l’Hôpital Mère-Enfant « Le Luxembourg » a vécu un évènement exceptionnel, le lundi 10 septembre 2018 : l’inauguration du tout nouveau Centre de cardio-pédiatrie de Bamako par l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré et de son épouse Touré Lobbo Traore. Cette unité de chirurgie pédiatrique dédiée à la chirurgie cardiaque chez les enfants voit le jour grâce à la persévérance du fondateur de La chaine de l’espoir, le Pr. Alain Deloche, mais surtout grâce à la précieuse donation de près de 2 milliards de FCFA au projet par Thi Sanh Festoc. En guise de reconnaissance, le nouvel établissement porte le nom du défunt époux de la généreuse donatrice « Unité de Chirurgie Cardio-Pédiatrique André FESTOC. Reportage.

L’ambition de cette nouvelle unité, répondant aux normes internationales est de limiter considérablement le nombre d’évacuations de patients à l’extérieur.  La mise en service de cette unité permettra de rendre un énorme service aux enfants victimes de maladies cardiologiques. Selon l’OMS, le nombre de décès lié à cette maladie par an s’élève à 11%. 800 à 1000 nouveaux cas pédiatriques sont détectés chaque année, mais sans aucune possibilité d’intervention.  Cette nouvelle unité « André Festoc » est dotée d’une capacité de prise en charge de 1000 enfants malades par an. Elle est équipée avec toutes les commodités nécessaires. C’est la petite Fanta Diarra, une fillette de six ans atteinte d’une communication intra-auriculaire, une affection cardiaque diagnostiquée alors qu’elle était âgée de 3 mois qui a subit la première intervention chirurgicale de cette unité. En effet, Fanta a été opérée à cœur ouvert avec succès par le professeur Olivier Baron, du Centre hospitalier universitaire de Nantes, assisté du jeune chirurgien malien Baba Ibrahima Diarra.

La petite Fanta fait partie des 2.500 enfants atteints d’une affection cardiaque en attente d’une opération au Mali, dont une cinquantaine devraient être opérés d’ici à fin décembre dans les mêmes conditions ici, à Bamako.

 

Une référence pour le Mali et la sous-région

Pour Aminata Ba, la mère de la petite Fanta Diarra, la prise en charge de sa fille au Mali est un soulagement: “Je suis très heureuse que ma fille soit opérée sur place”, a expliqué sa mère. Lorsque l’opération se déroule en France, “l’enfant part seule, ni la maman ni le papa ne l’accompagne, alors qu’ici je serai là et je pourrai assister à tout”.

« Nous avions un rêve qui se réalise aujourd’hui », s’est notamment réjouit Alain Deloche, président de l’organisation « La chaîne de l’espoir », dont le partenariat avec la Fondation pour l’Enfance de l’ancien président Amadou Toumani Touré et son épouse, a permis la réalisation de ce projet. Qualifiant cette journée de «  journée à cœur ouvert »,  Deloche a rappelé que « cet énorme geste » des époux Festoc, les généreux donateurs, est « un espoir pour les centaines d’enfants » qui sont dans l’attente. Il espère faire de ce centre « une référence pour le Mali et la sous-région »…

« Un énorme  geste qui rend le miracle possible », selon le Professeur Deloche. Il ajoute “Dès demain, nous entrons dans la deuxième phase de l’activité, la formation. Je vois bien dans le regard des jeunes chirurgiens maliens quelque-chose qui ressemble à de la fierté”, s’est-il réjoui,

Saluant cet engagement, le Directeur Général de l’hôpital le Professeur Diarra précisera que l’unité comprend 2 blocs, 1 magasin, une pharmacie, une mini banque de sang, 4 chambres d’hospitalisation et une fourniture en électricité autonome.  Après les 600 enfants déjà pris en charge grâce à cette coopération et opérés à l’extérieur, les 2000 enfants en attente pourront désormais compter sur une prise en charge au Mali par cette nouvelle unité.

 

Hommage aux époux Festoc !

Rappelant que cette unité est l’aboutissement d’un long rêve qui souhaitait que les enfants malades puissent être pris en charge au Mali, l’ancien président Amadou Toumani Touré a exprimé sa reconnaissance à l’endroit de ceux qui l’ont rendu possible. Notamment le président de l’association, la Chaîne de l’espoir, le Professeur Diarra dont cette réalisation est « la récompense des efforts consentis pour une prise en charge efficace des malades du cœur ». Les époux Festoc qui ont prouvé « que le cœur est un organe vital mais aussi le siège de la générosité ». Pour ATT, cette réalisation est aussi le fruit d’un partenariat public-privé réussi. ATT a remercié les partenaires de l’hôpital Luxembourg pour leur contribution dans la réalisation de ce projet historique, qui va sans doute sauver de nombreux enfants.

Aussi, il a chaleureusement salué la solidarité de certains pays frères, notamment l’Egypte et la Tunisie pour leur accompagnement qui n’a jamais fait défaut dans la réalisation de cet ambitieux projet.
 

Mali : un centre de chirurgie cardiaque pour enfants

Fanta, première opérée à cœur ouvert au Mali.
Fanta, première opérée à cœur ouvert au Mali.

En septembre 2018, une fillette est opérée à cœur ouvert à Bamako. Une première pour le pays. Le cardiologue Mamadou Bocary Diarra nous explique en quoi il est impérieux de soutenir cette avancée historique. 

Appelez-le « docteur », pas « professeur ». Mamadou Bocary Diarra, qui a longtemps exercé en brousse, a l’humilité des médecins de terrain. Le cardiopédiatre de renom n’est pas du genre à s’enorgueillir. Pourtant, l’établissement qu’il dirige à Bamako abrite une pépite : le centre André-Festoc. Le pôle cardiologie de l’hôpital mère-enfant Le Luxembourg comprend désormais une unité de chirurgie cardiaque pédiatrique ultramoderne, inaugurée en septembre dernier. La première opération à cœur ouvert a été réalisée sur la petite Fanta, 6 ans. « Pour un coup d’essai, c’était un coup de maître ! se réjouit le Pr Diarra. La petite est sur la voie de la guérison. »

Depuis ce premier succès, pas moins de vingt opérations sont réalisées chaque mois. « Six à huit enfants sur mille naissent avec une cardiopathie. A cela s’ajoute le rhumatisme articulaire aigu, lié aux conditions de promiscuité et de pauvreté dans nos contrées. Due à l’infection au streptocoque, cette maladie bénigne se complique quand elle est mal soignée, provoquant des atteintes cardiaques qui risquent de mettre en jeu le pronostic vital de l’enfant », explique le médecin. La liste d’attente est longue. Sur les 3 000 petits patients recensés, les médecins de Bamako sont obligés de faire des choix, « la mort dans l’âme ». « Notre registre est loin d’être exhaustif. Entre l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud, c’est le seul centre opérationnel qui prend presque totalement en charge les patients. »

Au bloc, des chirurgiens français assistent l’équipe malienne

Dans ce pays qui compte un lit d’hôpital pour 10 000 habitants, le centre André Festoc tient du miracle. C’est le don providentiel d’un couple français qui a permis de réaliser ce projet porté depuis des années par le Pr Diarra avec la Chaîne de l’espoir*, une ONG très impliquée au Mali depuis 2000. Aujourd’hui, l’heure est à l’autonomisation des équipes médicales locales. Au bloc, des chirurgiens français assistent l’équipe malienne. « Nous avons besoin de l’appui des médecins étrangers pendant cinq ans. Le temps que nos juniors deviennent des seniors et qu’ils puissent à leur tour prendre en charge la formation des cadets », estime le cardiologue.

S’il salue le soutien sans faille de la Chaîne de l’espoir, le Pr Diarra déploie son énergie à convaincre les pouvoirs publics et la société civile de s’impliquer : « Aujourd’hui, les plus hautes autorités nous encouragent à persister sur cette voie, et la réflexion progresse. J’en appelle aussi à la générosité des Maliens pourvus de moyens pour nous appuyer dans ce sens. » Les conflits qui frappent durement certaines zones du pays ont provoqué un recul considérable de la santé. Plus que jamais, le médecin considère qu’il faut garder le cap sur l’avenir. « Entrer dans la modernité des soins, c’est prouver que nous sommes capables de réussir à travers la médecine. Le centre est un petit diamant qui peut rappeler à chacun qu’à force d’espoir et de persévérance on finit toujours par réussir. » Le Pr Diarra est un exemple d’espérance. A Bamako, on le surnomme « le saint ».

nauguration du centre André-Festoc en septembre 2018. De g. à dr. : l’épouse de l’ancien président Amadou Toumani Touré, le Pr Diarra, Thi Sanh Festoc, le Pr Deloche.
nauguration du centre André-Festoc en septembre 2018. De g. à dr. : l’épouse de l’ancien président Amadou Toumani Touré, le Pr Diarra, Thi Sanh Festoc, le Pr Deloche. © Sebastien Rieussec / AFP

Le cri d’alerte du Pr Deloche, fondateur de la Chaîne de l’espoir

« On sent que le drapeau de la médecine française a du mal à flotter », déplore le Pr Deloche au sujet des échanges et des coopérations entre pays du Nord et pays du Sud. La transmission du savoir médical s’inscrivant au cœur des actions humanitaires de la Chaîne de l’espoir, son fondateur lance un cri d’alerte sur les difficultés qui touchent les étudiants des pays en développement. « Dans un cursus idéal, l’étudiant africain vient se former en France, puis nos médecins vont en Afrique pour parfaire le transfert des connaissances. A Bamako, une équipe de Tours est actuellement sur place, avec un vis-à-vis malien dans chaque poste », explique le Pr Deloche. Mais l’obtention du visa ou d’une bourse devient de plus en plus difficile pour les médecins étrangers, quasi impossible pour les infirmiers. « La chirurgie cardiaque, c’est comme une équipe de football : elle compte entre 11 et 12 personnes et chaque poste est essentiel. Le rejet des visas est très pénible et choquant alors que la médecine française existe en Afrique. » Le meilleur exemple de cette difficulté ? La Chaîne de l’espoir a dû envoyer une équipe sénégalaise se former… au Vietnam ! Dans un hôpital que l’ONG avait ouvert vingt ans auparavant.

 


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