La vie a de quoi étonner et donne envie de croire en l’humanité. Depuis le 10 septembre, une unité de chirurgie cardiaque pédiatrique a ouvert à Bamako au Mali. Et ce, grâce à un don de 2 millions d’euros d’une famille caennaise. « Nous avons donné à l’association La Chaîne de l’espoir, qui œuvre pour sauver des enfants malades et dont les parents n’ont pas les moyens financiers de les soigner », explique Éric Festoc, aide-soignant au CHU de Caen.
Il revient du Mali, où il a passé cinq jours avec sa mère de 86 ans. Ils ont visité l’extension construite le long de l’hôpital Luxembourg à Bamako. « Le jour même, des enfants ont été opérés. Et nous avons reçu un accueil incroyable. »
Les économies d’une vie
Tout a commencé après le décès d’André, le papa d’Éric, en 2015. « Notre maman nous a annoncé que notre père avait fait des économies toute sa vie. Elle nous a demandé si nous étions d’accord pour en donner une grande partie à La Chaîne de l’espoir à qui mon père versait une somme chaque mois. »
Éric et sa sœur disent oui tout de suite. Leur mère souhaitait aider le Vietnam, « mais le professeur Deloche qui a créé cette association a expliqué que les besoins étaient en Afrique, et au Mali notamment ».
La famille aimerait poursuivre cette action, en aidant à construire un lieu d’accueil « à côté de l’unité de cardiologie, pour loger les familles dont les enfants sont opérés et qui viennent souvent de loin ». Pour ce faire, ils attendent la vente d’une maison familiale.
Une équipe du CHU de Caen part au Mali
Cette nouvelle unité baptisée André-Festoc va permettre à La Chaîne de l’espoir d’y opérer et de former des chirurgiens maliens : « Mais selon les pathologies cardiaques tous les enfants ne peuvent y être encore soignés. Nous devons encore poursuivre les formations », rappelle le Dr Babatasi, chirurgien cardiaque au CHU de Caen.
C’est pourquoi il opère jeudi, à Caen, un enfant malien atteint de la maladie bleue. « Nous en opérons plusieurs à Caen qui restent ensuite dans des familles d’accueil pendant plusieurs mois avant de rejoindre leur pays. Mais c’est mieux pour les enfants, quand il y a une unité cardiaque là où ils vivent, non loin de leurs parents. »
Ce chirurgien cardiaque travaille depuis longtemps avec La Chaîne de l’espoir. Il part d’ailleurs samedi au Mali avec une équipe du CHU de Caen pour opérer d’autres enfants.
« C’est ce qu’on appelle un don miraculeux », s’exclame André Deloche, le fondateur de La Chaîne de l’espoir. L’association en a connu trois comme celui-ci. « Je me souviens très bien de Mme Festoc me disant que son mari aimait beaucoup notre association et qu’il avait souhaité faire ce don. »
De son côté, Éric Festoc aimerait aussi soutenir la construction d’un hôpital au Laos : « C’est le seul pays où La Chaîne de l’espoir n’en a pas encore construit. Mais là, il faudra que je gagne au loto », sourit Éric avant de repartir travailler.
Grâce à un don de deux millions d’euros, une Normande sauve (déjà) 27 enfants au Mali
Grâce au don exceptionnel d'une Normande à l'association la Chaîne de l'espoir, une unité de chirurgie cardiaque a ouvert à Bamako en septembre. Vingt-sept enfants ont été opérés.
2 700 enfants cardiaques sont actuellement sur une liste d’attente pour subir une opération au Mali. Grâce au don de deux millions d’euros d’une habitante du Calvados, une unité de chirurgie cardiaque à destination des enfants a été inaugurée à l’hôpital de Bamako, en septembre 2018. Déjà 27 enfants ont été opérés.